Born to be Boss
Sophia, il était une fois l’innovation…
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Ici, dans la verte commune de Valbonne, en 1969, on a un beau jour décidé de défricher les nouvelles contrées de la culture scientifique, de la terre promise du progrès technologique, en pleine campagne… Mais qui étaient ces illuminés, qui pensaient que l’on pouvait mettre de l’intelligence (pas encore artificielle) ici au beau milieu de la garrigue ? Comment la belle aventure humaine, puis économique et scientifique a-t-elle pu émerger ? Cinquante ans après, voici des éléments de réponse, car Sophia, en sage quinquagénaire, sait faire le bilan de ces belles années de croissance, de doutes, de reconversions et de succès. Flashback sur l’extraordinaire destinée de la deuxième technopole mondiale.
En 1960, un jeune ingénieur des Mines, né à Vence, publie un article dans Le Monde, pour faire la promotion d’une drôle d’idée : celle d’installer « Un Quartier Latin aux champs ».
Cet ingénieur de talent, visionnaire et éclairé, c’est Pierre Laffitte, le père de la technopole. La décentralisation de la matière grise reste l’idée directrice de ce pari un peu fou. Il le reconnaît aujourd’hui, l’idée était osée : « C’était un projet audacieux. Le défi était jugé impossible : transformer une garrigue de 2 000 hectares en un lieu qui génère aujourd’hui près de six milliards par an de chiffre d’affaires ».
Et à l’époque, son appel ne passe pas inaperçu. Si le Quartier Latin s’échauffe en 1968, celui des champs valbonnais commence à se transformer et en juillet 1969, l’association Sophia Antipolis est créée… Elle préfigure cette terre promise de la technologie et du futur de l’intelligence.
Débuts timides
Mais rien n’est facile. Comme le rappelle Jean Leonetti, aujourd’hui Maire d’Antibes et président de la Casa (Communauté d’Agglomération de Sophia Antipolis), « Le développement foncier n’a pas toujours été à la hauteur des ambitions. (…) C’est curieux aujourd’hui : comme pour s’excuser d’implanter des entreprises en pleine campagne, on s’est obligé à masquer sous les arbres tous ces bâtiments. Avant, il faut se souvenir qu’il n’y avait que la garrigue ! » se rappelle-t-il. Mais la topographie et l’architecture ne sont pas les seuls critères qui ont décidé de l’avenir du parc.
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